Complexe et difficile à appréhender, la fibromyalgie toucherait pourtant 1,6 % de la population française. Dans plus de 8 cas sur 10, il s’agit de femmes âgées de 30 à 55 ans.
Du fait de manifestations cliniques hétérogènes, le diagnostic est parfois long avant d’être posé. Une situation qui devrait évoluer grâce à l’apparition de nouveaux outils permettant d’identifier plus facilement cette maladie. 👍
Le docteur Augareils, rhumatologue à la clinique Pasteur 🏥 et président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR), est engagé depuis plusieurs années sur le sujet. Il prône notamment une meilleure prise en charge des patients atteints de fibromyalgie.
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En cette journée mondiale de la fibromyalgie, il nous livre son témoignage ⬇️
« La fibromyalgie est une maladie qui nécessite beaucoup de temps et d’écoute. Elle se caractérise par des douleurs musculosquelettiques, de la fatigue, des troubles cognitifs et d’autres symptômes variés. Les douleurs dépendent de l’environnement et du chemin de vie de chaque patient. La dépression n’est qu’un symptôme réactionnel dû à une errance médicale et à un isolement.
La cause principale de cette maladie reste le stress, survenant sur un terrain prédisposé, associé à un dysfonctionnement du centre de la douleur. Le cerveau amplifie certains maux qui résonnent alors comme une alerte. Pendant longtemps, la fibromyalgie était identifiée grâce à un diagnostic d’exclusion. Aujourd’hui, il existe des outils permettant de la reconnaître plus rapidement. En 2010, une équipe de l’Inserm dirigée par le professeur Serge Perrot a notamment mis au point le FiRST, un questionnaire de dépistage. Bien qu’il y ait encore de nombreux progrès à faire en la matière, la nouvelle génération de médecins y est davantage sensibilisée.
Les antalgiques ne sont d’ailleurs pas une solution aux douleurs causées par la fibromyalgie, bien qu’ils aient un effet béquille qui puisse s’avérer utile à certains moments. La prise en charge d’un patient atteint de fibromyalgie consiste en une approche globale et personnalisée, sous forme de psychoéducation. Je me suis d’ailleurs rapproché des centres de la douleur de la clinique Pasteur, et du docteur Barthélémy de Truchis, pour créer un programme d’accompagnement dédié aux patients souffrant de cette maladie. Il peut s’agir d’ostéopathie, de neurostimulation, de kinésithérapie, d’activité physique, ou encore d’un soutien psychologique, voire social. Le plus important est d’adapter le traitement à chaque patient.
Comme le disait si bien Louis Pasteur : « Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours… ». Cela représente à mes yeux le fondement même de la médecine. »
Christian Augareils, Rhumatologue de la clinique Pasteur